Un pasteur vous répond

Comment les chrétiens doivent-ils réagir à la cérémonie d'ouverture des JO? (Épisode 425)

Vie chrétienneÉthiqueHomosexualité et LGBTCulture et arts

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Publié le

05 août 2024

Cet événement n'aura échappé à personne et suscite aujourd'hui encore questions et indignations pour beaucoup. En tant que chrétiens, quelle attitude devons-nous adopter face à un monde de plus en plus opposé à nos principes éthiques et moraux? Après une longue hésitation et de nombreuses demandes, Florent a décidé de partager son avis.

Ressources mentionnées:

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  • L’épisode 370: Que signifie "prendre le nom de Dieu en vain"?
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Un pasteur vous répond: le podcast de Florent Varak qui t’aide à mieux comprendre la Bible, une question à la fois.

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Si tu as une question adressée à Florent Varak, commence par consulter la liste des épisodes existants ici et si le sujet n’a pas encore été traité, tu peux poser ta question à l’adresse: contact@toutpoursagloire.com.


Transcription de l’épisode

Cette transcription a été générée automatiquement, n’hésitez pas à nous signaler toute erreur ou incohérence qui nous aurait échappé.

Je vous propose un numéro hors-série sur la manière dont les chrétiens doivent réagir à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

Alors au départ, je n'ai pas voulu trop en parler, mais plusieurs personnes m'ont encouragé, des questions m'ont été posées, et je me suis dit que finalement, c'était peut-être l'opportunité, avec le recul, de donner quelques indications de réaction, en sachant que certaines de ces réactions peuvent devenir problématiques. Ce cadre très modeste que je vous propose ici pourrait aider certains à se positionner.

Avant de présenter ma perspective, je voudrais signaler et rapporter deux communiqués que je trouve remarquables. L'organe représentatif des évangéliques en France, le CNEF (Conseil National des Évangéliques de France), qui représente 80 % des églises évangéliques françaises, a formulé une position que je trouve très appropriée. Vous pourrez la retrouver sur le site lecnef.fr, dans l'onglet actualité. Je suis très reconnaissant pour le ton et le contenu du propos; je suis totalement aligné avec le CNEF. Bravo à eux.

Je vous signale aussi que mon ami et collègue Raphaël Charrier a écrit un excellent article sur le site de toutpoursagloire.com, intitulé: "La cérémonie d’ouverture des JO Paris 2024 était-elle vraiment satanique?" Il est clair que l'article aborde véritablement la poussée culturelle de la cérémonie, tout en offrant un cadre de réaction que je trouve très approprié, pertinent, utile et profond. Bravo Raphaël, je suis de nouveau très aligné avec ce qui est dit.

Voilà de quoi meubler vos lectures. Si vous voulez écouter une réaction, voici la mienne.

Je vais vous expliquer un peu comment mon épouse et moi avons vécu cette cérémonie. En fait, nous ne regardons jamais la télévision. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas accès à ce que nous voulons; nous avons accès à plein de programmes qui nous plaisent. Mais je crois que le dernier moment où j'ai regardé la télévision de façon volontaire, c'était lors des discours du président Emmanuel Macron pendant la COVID. Pour nous, c'était un événement particulier. J'ai cuisiné des petits plats sympas, nous avons fait un plateau télé, et nous nous sommes installés devant la télévision. J'étais ému de voir toutes ces nations défiler dans l'unité, dans l'harmonie. C'est exceptionnel de voir ces choses-là.

Bon, j'ai été un peu surpris de voir Jamel Debbouze commencer avec Jésus-Christ. Waouh! Je vous renvoie à l'épisode 370, "Que signifie prendre le nom de Dieu en vain?". Je pense en fait que c'est bien plus large que d'utiliser le nom de notre Sauveur comme insulte ou comme exclamation. Ceci dit, c'est une manière détournée de reconnaître sa supériorité, car on n'entend personne dire “Oh Bouddha!” ou “Mahomet”. Il y a quelque chose de particulier dans le nom de Jésus-Christ. Écoutez cet épisode pour en savoir plus.

Ensuite, il y a eu les épisodes avec le plateau où un petit enfant était avec un transgenre. Là, ma femme et moi nous sommes dit que ce n'était pas vraiment ce que nous attendions ni ce que nous voulions voir. Ce n'était pas trop lié aux Jeux Olympiques ni à la France que je connais. Finalement, nous avons fermé la télévision.

Le lendemain, le surlendemain, je me suis levé à 5h pour aller prier, le cœur assez triste, parce que j'aime profondément Jésus, même si c'est imparfaitement. Il est mon Sauveur, mon maître spirituel, et même si je suis conscient d'être un disciple imparfait et chancelant souvent, je l'aime, et le suivre est la plus belle aventure humaine et spirituelle qu'il m'ait été donné de vivre. Je jeûne et je prie régulièrement pour que ceux qui ne le connaissent pas encore autour de moi puissent le découvrir dans ce qu'il est de splendide, d'aimable, de Dieu Créateur, mais aussi de futur juge. En cela, l'Évangile de Jésus-Christ est vraiment la priorité de mon cœur dans la manière dont je suis en lien avec ceux qui m'entourent. C'est donc triste quand des gens parlent mal de lui.

Je ne reviendrai pas sur les blasphèmes qui ont été relevés, même s'ils ont ensuite été l'objet d'atermoiements ou d'explications qui, en fait, ne tiennent pas.

En fait, ce Jésus historique qui est venu sur terre mourir sur la croix pour mes péchés est digne d'être aimé et connu. Quand il est piétiné, cela me cause une certaine tristesse, mais en même temps, je ne m'attends pas à mieux; c’était déjà le cas à l'époque des Romains.

Voici mon évaluation avant de rentrer dans les réactions que je vous recommanderais de méditer et de réfléchir. D'abord, sur le plan culturel, à mon avis, c'est un échec complet. Le seul événement mondial qui rassemble les humains dans la fraternité, au-delà des guerres et des cultures, ce sont les Jeux Olympiques, justement pour essayer de générer ce lien. Alors, si vous créez un spectacle qui offense la moitié de la population mondiale, c'est une erreur de casting monumentale, quelle que soit la motivation. C’est un échec dont on parlera longtemps.

Je réfute la notion de l'artiste incompris; l'art peut être incompris, mais ce qui est offensant relève d’une violence de la conscience de l’autre qui n’est pas forcément artistique. Personnellement, je crois que la volonté de choquer est la seule chose que l’on peut proposer quand on manque de talent. C’est peut-être une évaluation cruelle, mais j’ai eu beaucoup d’expériences de ce genre. Quand nos enfants partaient au théâtre, dans une école républicaine et laïque, la seule chose qu’on voyait souvent, c’était des hommes nus et des femmes nues pour des enfants de 6 à 9 ans. Cela n’avait aucun sens, et le choc était la seule chose qu'il pouvait évoquer: rien d'une histoire, rien d'un thème, juste du choc. Pour moi, le choc pour l’art n’est pas de l’art, c’est simplement du choc.

Moralement, c’était violent. Les gens vivent la sexualité comme ils le souhaitent; ce n’est pas mon souci dans le monde, mais la publicité de modèles comme le transgenre ou la pédophilie, même en filigrane, n’ont aucune place dans ce spectacle familial et mondial. En cela, on revient au monde romain et grec, et ce n'est pas joyeux, contrairement à la prétention de ceux qui le mettent en avant.

Voici ce que nous dit Tom Holland, historien britannique, sur l'attitude des Romains vis-à-vis du sexe. Je cite, page 117 de son livre Les chrétiens: comment ils ont transformé le monde:

La fille du noble obligée de se prostituer incarnait une véritable brutale indifférence partagée par la plupart des habitants de la capitale. La puissance du pénis romain était perçue comme un gage de puissance, tout comme les villes capturées appartenaient aux épées des légions. Les corps utilisés à des fins sexuelles échoyaient au mâle romain. Pour un homme comme pour une femme, être pénétré signifiait être marqué comme inférieur, féminin, barbare, servile.

Le christianisme a changé ce rapport au sexe. Je ne m’aligne pas du tout avec la vision de Michel Foucault, qui parle d’une vision chrétienne restreinte et finalement qui reflète plus un certain rapport au corps et au sexe de l’Église catholique. Mais dans la Bible, le corps et la sexualité sont sacrés. Je cite de nouveau Tom Holland, page 311 de son livre:

L'ordre sexuel fondé sur la présomption que tout homme imposé par le pouvoir avait le droit d'exploiter ses inférieurs, d'utiliser les orifices d'un esclave ou d'une prostituée pour soulager ses besoins comme il l'aurait fait d'un urinoir, était arrivé à son terme. La vision paulinienne du corps comme réceptacle sacré avait triomphé. Les instincts que les Romains tenaient pour naturels avaient été redéfinis comme des péchés. Des générations de moines, d’évêques, d’empereurs et de rois, cherchant à dompter les désirs, avaient érigé barrage sur barrage pour canaliser leur flot. Jamais une entreprise de réajustement de la morale sexuelle n’avait été tentée à une telle échelle et jamais avec un succès aussi complet.

Je suis conscient qu’en citant ces deux paragraphes, il y aura ici et là des réactions. Ceci dit, l’histoire de la sexualité ne nous montre pas un monde joyeux dans le paganisme, mais un monde d’obligation sexuelle. Nous sommes en train de passer de la liberté sexuelle promise par la révolution sexuelle des années 60, avec ce triomphe du moi, à une obligation sexuelle qui appartiendra de plus en plus aux plus influents ou aux plus forts. La pédophilie en est l'expression la plus odieuse.

Je pense que nous ne sommes pas loin de la législation de Paris en matière de mise en avant des transgenres, et c'est encore une évaluation morale de ma part. Mettre en avant le transgenre pour les Jeux Olympiques, c'est aussi piétiner le droit des femmes sportives. Il est terrible et injuste que les athlètes transgenres puissent battre les records d'athlètes féminines, que ce soit en boxe, en natation, ou dans bien d'autres sports. Dans quelques années, il n'y aura peut-être plus de sport féminin, car les corps ne sont pas identiques entre un homme et une femme.

Quant à l'évaluation spirituelle, plusieurs ont parlé de spectacle satanique. J'aimerais m'apesantir un instant sur les données du Nouveau Testament. Quand on parle de ce que Satan est et de ce qu'il fait, on a bien sûr la triple tentation de Jésus-Christ, où le diable cherche à faire pécher Jésus pour qu'il cesse d'être l'agneau sans tâche qui, quelques années plus tard, allait porter nos péchés. Il était nécessaire que ce sacrifice de sa vie soit réalisé par un être parfait qui pouvait absorber notre culpabilité et nous donner sa justice. Cette tentation est satanique.

L'opposition de Pierre, le grand apôtre Pierre, à la croix, où il dit à Jésus-Christ: “Arrière de moi, Satan”, est satanique. Le fait de penser à la vie indépendamment du plan de Dieu est spirituellement satanique, même si cette intention semblait louable aux yeux de Pierre. Jésus n’allait pas à la croix selon le plan de Dieu, qui était d’aller jusqu’au bout du salut. La tromperie d'Ananias et Saphira, membres de l'Église de Jérusalem, à qui Pierre dit: “Satan a rempli ton cœur au point de mentir au Saint-Esprit”, est satanique.

Soudainement, cela devient beaucoup plus proche de nos préoccupations d'Église. C'est aussi l'attitude d'un conjoint qui se refuse à l'autre, ouvrant la voie à la tentation du diable (voir 1 Corinthiens chapitre 7).

Je vais maintenant parler de la ville de Pergame, dont Jésus dit: “Là où est le trône de Satan, là où il demeure…” Vous trouverez cette description en Apocalypse 2.13. J'ai visité cette ville de Turquie à deux reprises. Les vestiges archéologiques montrent une ville absolument spectaculaire et reflètent ce qu’était peut-être une emprise satanique à laquelle les chrétiens étaient soumis. Les confréries d'artisans exigeaient de participer à des sacrifices et à des repas où se mêlaient à la fois des orgies et des offrandes faites à la divinité titulaire de leur activité. Si vous ne faisiez pas partie de ces confréries, vous n’aviez pas de travail. Les quatre divinités principales, Zeus, Athéna, Dionysos, et Asclépios, exerçaient une emprise spirituelle, avec un grand centre médical, le deuxième plus grand du monde antique. La magie omniprésente et guérissante était associée à l'emploi d'opioïdes et à l'interprétation des rêves. Athéna, la déesse de la sagesse, y était adorée avec une immense bibliothèque. C’est de cette ville que nous vient le terme de "parchemin". Il y avait un savoir culturel très éloigné des valeurs judéo-chrétiennes, et ce savoir exerçait une domination et une influence importantes. La ville était satanique parce qu'elle avait persécuté des chrétiens, et parce que toute l'activité culturelle, médicale, commerciale et spirituelle était associée à des divinités contraires à Jésus-Christ.

Mes amis, le christianisme est toujours dissident et révolutionnaire. Il oppose des valeurs différentes de celles de la société, et les chrétiens étaient exclus de tout cela. C’est satanique.

Je suggère que nous n’avons pas encore vu ce qu'est un monde satanique. Allez en Corée du Nord, où toute expression de foi résulte en bannissement, torture ou mort. Allez en Iran, où une femme peut être rituellement et religieusement violée comme punition légitime divine pour avoir apostasié par sa conversion à Christ ou pour avoir manqué au code moral des mollahs. Cela, c’est satanique. La cérémonie d'ouverture a été l'expression de blasphème, de moquerie, d'immoralité. Bien entendu, tout ce qui relève du mensonge, de l'immoralité, et de l'opposition au Dieu de l'Écriture, d'un point de vue théologique, relève du malin que Jésus décrit comme menteur et tueur. Mais en même temps, pourquoi serions-nous surpris?

C’est ce qu’un collègue m’a dit le dimanche matin suivant cette cérémonie. Il m’a dit: « Florent, tu t'attendais à quoi? » Effectivement, la Bible parle d’un retour du paganisme. D’ailleurs, c’est intéressant, car Blaise Pascal, notre philosophe et mathématicien national, nous dit que la grande preuve du christianisme est la prophétie. Il écrit dans ses Pensées numéro 706 que la plus grande preuve de Jésus-Christ est les prophéties. Dieu a suscité des prophètes pendant 1500 à 1600 ans, et c’était la préparation à la naissance de Jésus-Christ. Je ne détaillerai pas d’autres pensées qui reviennent sur le caractère exceptionnel des prophéties, mais souvenez-vous que c'est un mathématicien; il sait ce que signifie une probabilité sur la réalisation de paroles qui s’enchaînent par dizaines et centaines pour annoncer la venue de Christ. Or, la prophétie ne se contente pas de parler de la première venue de Jésus, mais elle parle aussi de la venue d’un monde qui, semble-t-il, sera un monde païen dans cette ultime phase de l'histoire humaine, précédant le retour de Jésus-Christ pour imposer son règne avec ceux et celles qu'il aura sauvés et considérés comme Sauveur et Maître.

Si vous relisez Daniel 12.36, Jérôme, du 2e siècle après Jésus-Christ, le Père de l'Église, a été le premier à considérer que ce personnage annoncé était le futur leader du monde avant l’avènement du Christ. Les alertes morales dans 2 Thessaloniciens 2, Matthieu 24 et 25, les écrits de 2 Timothée 4, 2 Timothée 3, ainsi que ceux de Jude et de Pierre, évoquent un monde comme au temps de Sodome et Gomorrhe. Alors, pourquoi serions-nous surpris de cette évolution?

Voilà mon évaluation. Quelques réactions possibles de chrétiens: peut-être êtes-vous en colère de ce que j’ai dit. Je le comprends. Quelles sont les réactions légitimes et illégitimes?

La première réaction est que aucune violence n'est légitime de la part d'un chrétien. L'apôtre Paul écrit à Timothée, qui est en poste à Éphèse, une ville où il y avait eu des émeutes contre les chrétiens, provoquées par les païens qui vendaient de moins en moins d'idoles, donc voyaient leur commerce fondre à cause de la présence de l'Évangile. Paul dit à Timothée:

J'exhorte donc, en tout premier lieu, à faire des requêtes, des prières, des intercessions, des actions de grâce pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position supérieure, afin que nous menions une vie paisible et tranquille.

Un peu plus loin, au verset 8, il conclut cette section en disant:

Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni contestation.

La Bible dit ailleurs que la colère des hommes n'accomplit pas la justice de Dieu. Dieu fera justice; ce n'est pas notre tâche. Les chrétiens ne sont pas les soldats de Christ, mais ses ambassadeurs, ce qui est très différent. Nous ne portons aucune arme et nous sommes appelés à rendre le bien pour le mal. Il n'y a jamais de légitimation à la vengeance. Dieu est seul juge et il jugera. Il a confié la notion de justice au gouvernement, et lorsqu'il est défaillant, Dieu fera justice en son temps. Ce n'est pas la tâche de l'Église de chercher la vengeance.

Deuxièmement, aucune insulte n'est appropriée. Jésus nous dit dans Luc 6.28:

Bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent.

Romains 12.14 dit:

Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez, ne maudissez pas.

Paul, dans Titus 3, rappelle aux pasteurs en poste sur l'île de Crète de rappeler aux gens d'être soumis au gouvernement et aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute œuvre bonne, de ne médire de personne, d'être paisibles, conciliants, pleins de douceur envers tous les hommes. 1 Pierre 3.9 dit:

Ne rendez pas mal pour mal, ni insulte pour insulte. Au contraire, bénissez, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction.

Les chrétiens doivent briller par ce type de réaction inhabituelle face aux avis différents dans la société, où les gens se mettent en colère. Nous devons au contraire rester en paix. Il est normal que ces choses aient lieu; brillons par l'amour que nous manifestons envers ceux qui n'ont aucun respect pour ce que nous croyons et voulons vivre.

Troisième réaction: l'intercession. Je ne relis pas le texte de 1 Timothée 2, mais il s'agit de prier, d'intercéder pour que Dieu sauve ceux et celles qu'il veut sauver, qu'il nous donne la force, la sagesse et l'amour pour témoigner, et que son règne vienne. Son règne viendra un jour, même si nous ne nous y attendons pas, et c’est notre espérance.

Quatrième réaction: l'exemplarité. Il est toujours facile de dénoncer le blasphème outrancier et l'immoralité galopante, mais souvenons-nous que bon nombre des réactions sataniques notées dans le Nouveau Testament concernent les compromis de certains chrétiens ou les perspectives erronées. Nous devons d'abord réfléchir à notre propre marche: est-elle moralement pure? Notre douceur est-elle légendaire autour de nous, dans nos foyers, notre voisinage? Est-ce que nos couples et nos familles tentent de vivre ce qui est juste? Sommes-nous dans la vérité face au mensonge et à l'immoralité galopante, tout en étant dans l'amour et la relation quand c’est possible? Face à ces situations, l'apôtre Pierre nous dit en 1 Pierre 2.12:

Au milieu des païens, ayez une bonne conduite, afin que là où vous êtes calomniés comme faisant le mal, ils voient vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour de sa visite.

Enfin, cinquième réaction: la proclamation. C’est là où il faut être passionné: annoncer l’Évangile, qui est toujours subversif et transformateur. 1 Corinthiens 15 nous dit que cet Évangile est le suivant:

Je vous ai transmis ce que j'avais reçu: Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures; il a été enseveli; il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures; et il a été vu par Pierre, puis par les douze.

Voilà la bonne nouvelle. Dieu, voyant un monde brisé, est venu en chair et en os en Jésus-Christ pour porter nos péchés à la croix et pour offrir un plein pardon.

Voilà l'Évangile. Voilà ce que nous devons porter: c'est notre militantisme, l'Évangile de Jésus-Christ, pas un changement culturel, social et politique qui peut avoir lieu alors que l'Évangile se répand et que démocratiquement, et par l'exemple, des gens viennent adopter des manières alternatives de vivre. Je vous encourage à lire, en cela, le livre que j'ai coécrit avec mon ami et collègue Philippe Villier, L'Évangile et le Citoyen, qui essaie de placer très simplement les rapports entre l'Église et les organisations politiques.

Je vais conclure avec deux recommandations de lecture. Si vous aimez l'histoire, je vous encourage à lire le livre que j'ai déjà cité, Les Chrétiens: Comment ils ont changé le monde de Tom Holland. C'est un gros pavé, mais ça se lit très facilement et vous avez un parcours des influences majeures qui ont donné naissance à cet humanisme que nous prenons comme un humanisme athée en France, mais qui a ses racines dans le fait initial que Dieu a créé l'homme et la femme à son image et qu'ils étaient inaliénables dans leur état créationnel. Ce sont des semences qui, progressivement, se sont articulées, parfois très maladroitement, parfois pas du tout dans les églises, mais parfois ici et là, il y a eu des éclats de justice qui ont changé l'orientation de notre société et fait que nous vivons dans ces démocraties et ces types de société.

J'ai aussi eu la joie de superviser le livre Merci la Bible, publié aux éditions Clé, qui rassemble plusieurs contributions remarquables sur l'influence de la Bible sur la société. Le troisième livre que je recommande est L'essor du christianisme de Rodney Stark. Ce sociologue, qui n'est pas chrétien lui-même, s'intéresse à la croissance de l'Église pendant les trois premiers siècles et calcule cette croissance à raison de 3,42 % par an. Il l'attribue à une série de facteurs, dont la qualité de vie des chrétiens par contraste avec ceux qui se mutilaient et se tuaient par leur style de vie ou leur volonté de tuer la vie, ainsi qu'avec le nombre énorme et croissant d'avortements qui a probablement diminué leur mortalité.

Aucune violence, aucune imposition du style de vie des chrétiens, mais l'exemplarité associée à la proclamation de l'Évangile a changé l'Empire romain. Voilà ce qui doit briller: nos vies, nos familles, nos paroles. Et si vous êtes toujours dans cette anxiété et cette colère face à ce qui s'est passé, voilà ce que nous dit Jésus à propos des signes de la fin des temps:

Quand vous verrez ces choses, relevez la tête, car votre délivrance approche.

Il faut que nous soyons encouragés, les amis. Il n'y a pas de ténèbres où Christ ne puisse pas briller suffisamment. Il n'y a pas de difficulté par laquelle nous passerions et dans laquelle Christ ne serait pas suffisamment fort en nous par son Esprit Saint pour nous assister.

Nous connaissons la fin de l'histoire. Cette fin de l'histoire nous est rapportée dans le livre de l'Apocalypse. Les deux derniers chapitres nous parlent du monde à venir: un monde qui est à la fois extraordinairement attirant par le renouveau universel qu'il propose, mais aussi parce qu'il aura été épuré de tout ce qui est contraire à l'amour de Dieu, qui nous est si cher et si précieux. Voilà comment l'Apocalypse se termine, avec le chapitre 22, versets 12 à 17:

Voici, je viens bientôt, et j'apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son œuvre. Je suis l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le Commencement et la Fin. Heureux ceux qui lavent leurs robes afin d'avoir droit à l'arbre de vie et d'entrer par les portes dans la ville. Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, quiconque aime et pratique le mensonge. Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton de la postérité de David, l'étoile brillante du matin. L'Esprit et l'Épouse disent: Viens! Que celui qui entend dise: Viens! Que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l'eau de la vie gratuitement.

Jésus revient apporter sa rétribution. Il y aura un jugement; tous les hommes ressusciteront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la damnation éternelle. Nous sommes tous de nature pécheresse, car nos œuvres sont décrites ainsi. Moi, je me reconnais quand Jésus dit:

Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, quiconque aime et pratique le mensonge.

J'en fais partie. Puis, à un moment donné, j'ai réalisé que j'en faisais partie et que je n'en voulais plus. Ce qui est formidable, c'est que Dieu, dans cette époque, est un Dieu sauveur qui veut nous pardonner. Il ne nous donne pas un salut à acheter, comme:

Allez maintenant, change de vie, fais le bien pour compenser le mal que tu as fait.

Jésus dit très clairement ici, à travers les images qui nous sont proposées:

Que celui qui veut prenne de l'eau de la vie gratuitement.

Le salut est un cadeau que Dieu accorde à celui ou celle qui a l'humilité de dire: « Je suis brisé. Je suis de ceux qui sont en opposition à toi. Je suis vide dans mon cœur, j'ai besoin non pas d'un bien-être, mais d'un Sauveur et d'un Maître. Je viens à toi les mains vides et je prie pour que tu me revêtes d'un nouveau vêtement, que tu laves ma robe par le sang de Jésus-Christ, que tu pardonnes mes péchés, parce que Jésus est mort à la croix pour cela. »

J'espère que cette réalité fait écho dans votre cœur, que ces vérités de l'Écriture résonnent en vous et que vous pouvez répondre à ce que le texte de l'Apocalypse nous dit en disant: « Je viens, je viens à toi, je reconnais mon besoin d'un Sauveur, je reconnais mon péché, et je crois que tu es mort pour moi. Merci d'offrir cette eau de la vie gratuitement et de renouveler un cœur blasphémateur, distant, colérique. » C'est l'essence de l'Évangile, c'est aussi l'essence de notre préoccupation dans un monde assez chaotique.