Voilà pourquoi les hormones du bonheur me poussent à adorer Dieu

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Notre corps est parcouru en permanence par de nombreux types de neurotransmetteurs et d'hormones. Cette complexité complètement dingue est extraordinaire à étudier, tant en médecine qu'en psychologie. Il me paraît très intéressant, en tant que chrétien, de mettre en lumière la création de Dieu et d'en comprendre des mécanismes qui nous échappaient il y a encore quelques décennies.

Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous quelques réflexions d’apologétique à partir de l’exemple d’un neurotransmetteur qui parcourt notre corps. Ce type d’exercice est toujours délicat, car je ne voudrais pas déprécier notre Créateur. En effet, il est important de garder à l’esprit certains axiomes de notre foi:

  • l’autorité et la toute suffisance des Écritures;
  • la présence du péché dans l’univers;
  • l’œuvre rédemptrice de Christ comme seul moyen de grâce…

Ce « disclaimer » est fondamental. Je l’avais dit précédemment, la psychologie moderne est séduisante. Elle peut facilement nous pousser à adorer la créature plutôt que le créateur. Mais ici et dans d’autres articles, j’aimerais orienter votre regard vers le créateur et son intention dans sa création.

Qu’est-ce qu’une hormone du bonheur?

Pas de cours de médecine ici et je m’excuse par avance de la vulgarisation qui sera peut-être excessive pour certains. Les neurotransmetteurs dont nous parlons ici sont des petites molécules que notre corps libère sous certaines conditions.

Par exemple, vous vous attrapez un bon fou rire avec des amis. De manière toute naturelle, le corps va libérer de l’endorphine pour masquer la douleur physique liée à la contraction des organes lors du rire. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’au bout d’un moment, vous dites « stop, stop, ça fait mal ». C’est tout simplement parce que l’endorphine disparaît de votre organisme. C’est très pratique, mais cette sensation peut être l’objet d’une quête de plaisir ou de bien-être. Il existe plusieurs de ces molécules, mais j’aimerais m’attarder sur une en particulier: l’ocytocine.

L’ocytocine est connue pour son rôle lors de la grossesse, car elle est distribuée au moment de l’accouchement au niveau de l’utérus, et vers les glandes mammaires pour l’allaitement. Elle est donc fort pratique. Mais, depuis plusieurs années, nous étudions les effets de ce neurotransmetteur sur nos relations sociales. Ces études nous laissent entrevoir quelques indices sur la volonté souveraine de Dieu vis-à-vis de nos comportements sociaux.

Un campagnol des prairies et un campagnol des montagnes partent en voyage…

Pour vous imager cela, rien de mieux qu’une petite référence aux animaux. Nous avons étudié les comportements sociaux de deux cousins. Le campagnol des montagnes a de nombreux partenaires reproducteurs et ne manifeste pas d’intérêt pour ses petits. À l’inverse, le campagnol des prairies est monogame la plupart du temps et s’occupe de ses petits. La monogamie dans le règne animal est très rare puisqu’elle ne concerne que 5 % des espèces.

La différence entre les deux espèces se situe dans le cerveau: le campagnol des prairies possède beaucoup plus de récepteurs pour l’ocytocine et la vasopressine au niveau du système limbique. Ce dernier gère une bonne partie de nos émotions.

Pourquoi évoquer le cas du campagnol? Parce que nous avons en commun avec le campagnol des prairies cette densité forte de récepteurs pour l’ocytocine et la vasopressine. Cela ne veut pas dire que nous sommes comme des animaux, mais que, dans la création du fonctionnement biologique de l’être humain, Dieu avait déjà intégré la monogamie et la fidélité.

Dieu nous a créés avec un corps qui, malgré le péché, sait enclencher des petites sonnettes d’alarme et nous assister dans notre quotidien. Par exemple, il est très pratique de posséder un système nerveux autonome qui nous permet de respirer sans que nous soyons contraints de penser toute la journée: « inspire, expire, inspire, expire … » Il est parfois utile d’avoir une activation automatique de nos glandes surrénales dans le cas de la perception d’un danger.

Par conséquent, il ne me parait pas incongru de considérer que Dieu nous a créé un corps qui nous assiste également dans nos relations interpersonnelles.

N’oublions pas la corruption du péché

Cependant, ce serait trop beau de considérer le rôle de ces neurotransmetteurs indépendamment du péché qui affecte notre monde. Une étude de 2014 a été menée sur des sprays à ocytocine que l’on se mettait dans les narines. Une crédulité accrue, une paranoïa plus forte et d’autres problématiques liées à l’état neuronal des individus ont été observées.

L’ocytocine n’est pas le remède à notre péché. Elle peut atténuer des souffrances, dans certaines conditions, mais elle ne constituera en aucun cas une réponse à notre lutte contre le péché. Elle peut être utilisée, selon la grâce commune de Dieu, à des fins thérapeutiques, mais ne remplacera jamais la part que nous avons à faire dans notre marche vers la sainteté et la recherche d’une maturité toujours plus grande.

Nous avons pu également voir la grâce manifeste de Dieu dans le fonctionnement de notre corps, mais nous voyons également les effets du péché et l’imperfection réaliste de ce qui nous constitue.

Ces découvertes sont passionnantes. En tant que chrétien, j’entrevois une partie de l’image de Dieu et de sa volonté et je trouve cela magnifique. Cela me fait également réfléchir sur la manière dont le péché déforme la création de Dieu. Sur la manière dont parfois, d’une façon idolâtre, nous tentons par nos propres forces de la restaurer. N’oublions pas que seul Christ est venu pour restaurer notre relation avec Dieu. Seul le retour de Christ viendra clore définitivement l’impact du péché dans nos vies.

En attendant:

Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

Matthieu 6.33

Pour aller plus loin

Samuel Laurent

Chrétien et psychologue, Samuel est marié à Pauline depuis 17 ans et ont trois enfants. Ils ont créé l’association « La Boussole » avec laquelle ils proposent des formations en accompagnement biblique à l’intention des églises locales. Il est étudiant à la Faculté de Théologie Jean Calvin.

La question de l’accompagnement/counseling biblique est la principale raison de leur présence sur TPSG. ils souhaitent développer et partager leur vision biblique du monde autour de l’accompagnement, de la psychologie et des problématiques du cœur humain.

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Orateurs

D. Angers